Sur un air de reproche... (Gaston Couté)
A l'assemblée du pays
Quand j'étais petit, petit,
Guère plus haut qu'une botte,
Mon père, un bon paysan,
Me disait, en me glissant
Un gros sou dans la menotte :
Refrain :
Tiens, p'tit gàs
V'là deux sous pour ton assemblée...
Tiens, p'tit gàs
V'là deux sous, mais n' les dépens’pas !
Avec les autres morveux
Je courais, le coeur joyeux,
Jusque sur la place en fête
Ecoutant le carillon
De l'inutile billon
Qui tintait dans ma pochette.
(au refrain)
Les prestes chevaux de bois
Obéissant à la voix
Des orgues de Barbarie,
Les chevaux de bois tournaient
Habillés de beaux harnais
Où brillaient des pierreries.
(au refrain)
Chez le marchand de gâteaux
Installé dessous l'ormeau
C'était la galette au beurre,
Et les sucres d'orge blonds,
Et la roue aux macarons
Qu'une plume d'oie effleure !
(au refrain)
Devant tout ce Paradis
Je restais abasourdi,
N'osant rien dire et rien faire,
Et je retournais chez nous
Pleurant, avec les deux sous
Que m'avait donnés mon père.
(au refrain)
Ainsi, belle aux yeux charmants
Qui dites m'aimer vraiment,
Sans vouloir me laisser prendre
Parmi votre corps rosé
Ce que j'appelle un baiser,
Prés de vous je crois entendre :
(au refrain)