Le pantalon du cousin Jules (Gaston Couté)
J’suis d’un’ famill’qu’on estime honorable ;
Mon cousin est un garçon très capable,
Et mon oncle un fort honnête épicier ;
Mais, ceci est incontestable,
Ils manqu’nt de chic pour s’habiller :
Refrain :
Le pantalon de mon cousin Jules
Est beaucoup trop long, c’est bien ridicule.
Le pantalon de mon oncle Éloi
Est beaucoup trop court, il a l’air d’une oie.
Lorsqu’il débit’ du sucre ou d’la chandelle,
L’un est toujours à monter ses bretelles ;
Et quand l’aut’ part pour aller déposer
Quelque chos’chez sa clientèle,
Il est toujours à les baisser.
(au refrain)
L’premier n’trouv’ pas d’balayeur qui l’dégotte
Pour ramasser la poussière ou les crottes,
Et le second, lorsqu’il s’indigne après
La tenu’ des dam’s en culotte,
Fait voir le poil de ses mollets.
(au refrain)
Un jour que Jul’s s’était flanqué la cuite
(C’est rare ! et puis chez lui ça n’a pas d’suite !)
Dans son grimpant il vint à s’oublier ;
Un jour seul’ment après… sa fuite
Il vit ses souliers tout mouillés.
(au refrain)
L’été dernier, sur une très chic plage,
Mon oncle put entendr’ sur son passage
L’mond’qui disait : « Où sont donc les gardiens
Pour interdire à ce sauvage
D’passer en ville en cal’çon d’bain. »
(au refrain)
Et si jamais un ami leur réclame
La raison d’leur accoutrement infâme
Ils répond’nt : « Si not’ culott’ fait pitié,
C’est simplement pour que not’ femme
Ne soit pas tenté’ d’la porter. »
(au refrain)